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l’élément historique

pris la ville de Chapre[1], avec le roi Guaifier, sa famille, et un grand nombre de soldats. Guillaume, averti par le pape, fait armer ses chevaliers. Mais avant la rencontre des deux armées ennemies, un accord a lieu entre les chrétiens et les infidèles. Au lieu d’une mêlée générale, on remettra le sort des deux parties entre les mains de deux guerriers, qui, dans un combat particulier, décideront à qui devra appartenir le pays. Les Sarrasins ont pour champion un géant orgueilleux nommé Corsolt ; celui du pape est Guillaume Fièrebrace. À l’heure convenue, des otages ayant été remis de part et d’autre, le combat a lieu en présence des deux armées. Après une lutte acharnée, pleine de péripéties, Guillaume, qui a reçu au nez une légère blessure, parvient à terrasser son adversaire et lui coupe la tête. Ce résultat épouvante les infidèles, qui prennent la fuite ; il ranime, au contraire, l’espoir et le courage des chrétiens, qui les poursuivent et en font un grand carnage. L’émir Galafre est pris et se fait baptiser. Guaifier, délivré, ainsi que sa famille et ses sujets, offre à son libérateur sa fille et la moitié de ses états ; Guillaume accepte, et les noces vont avoir lieu, lorsque le héros franc est rappelé subitement au secours de l’empereur Louis. Il abandonne sa fiancée et court où son devoir l’appelle.

  1. Les manuscrits diffèrent sur ce nom ; la famille A donne Chartres, B, Chapres, C, Carpes ; il s’agit évidemment de Capoue, en français du moyen âge Chape. J’ai adopté la forme Chapre, parce que les variantes de tous les mss. ont un r.