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introduction

intérêts de l’Église et du clergé, et toutes les recommandations du vieillard pourraient presque se résumer dans ces deux vers :

Tum Carolus sapiens multis suadebat alumnum
Diligat ut Christum ecclesiamque colat[1].

Chez le trouvère les conseils de Charlemagne sont bien plus humains, ils sont surtout plus généraux ; l’empereur pense à tout son peuple et notamment aux faibles, aux pauvres, aux orphelins et aux veuves, dont le nom revient jusqu’à quatre fois dans ses paroles : Que Louis évite le péché, la luxure, la trahison, les jugements injustes, qu’il serve Dieu, qu’il défende les veuves et les orphelins, qu’il honore les pauvres, qu’il humilie les orgueilleux, qu’il punisse les rebelles, et enfin qu’il ne s’entoure que de bons conseillers.

Arrivons enfin à la trahison d’Arneïs d’Orléans. J’ai déjà cité quelques lignes dans lesquelles Fauriel semble croire à une conspiration ourdie contre l’avènement de Louis le Débonnaire. Jonckbloet, cherchant ce que cette croyance a de fondé, invoque d’abord des passages d’Einhard, de Thégan, des Annales faussement attribuées à Einhard, enfin de l’annaliste Saxon. J’ai cité plus haut[2] les paroles du premier de ces chroniqueurs, j’y ai ajouté un extrait de la Chronique de Moissac ; voici maintenant comment s’exprime Thégan : « Post obitum gloriosissimi supradicti

  1. Cf. page xvi.
  2. Pages x et ss.