Dans le récit des voyages que Guillaume fait successivement d’Aix à Rome, de Rome à Tours, d’Orléans à Rome, on découvre la même pauvreté d’imagination. Le premier voyage est ainsi raconté :
Vait s’en li cuens, de neient ne se targe ;
De ses jornees ne sai que vos contasse :
Montgeu trespasse, qui durement le lasse ;
De ci a Rome n’aresta Fierebrace (v. 268-271).
Voici le second :
Vait s’en li cuens, qui de riens ne se targe,
Montgeu trespasse, qui durement le lasse.
De lor jornees ne sai que vos contasse ;
De ci en Brie n’arestent ne se targent (v. 1446-1449).
Dans le troisième, le changement d’assonance a nécessité une légère modification :
De lor jornees ne vos sai deviser :
Montgeu trespassent, qui molt les a penez,
De ci a Rome ne se sont aresté (v. 2276-2278).
Malgré ces défauts, il n’en reste pas moins au Coronement Looïs un réel mérite littéraire, qui, joint à l’importance historique et à la valeur linguistique de ce poème, en fait un des plus intéressants ouvrages de l’ancienne poésie française.