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clxix.
dialecte et âge

Pour le dialecte :

La confusion de an et en prouve que notre poème n’appartient ni au dialecte anglo-normand, ni aux régions du N.-E. de la France, où la distinction s’est maintenue entre les deux sons.

La distinction entre e et s’ajoute à l’homophonie des deux sons an et en pour prouver que nous n’avons pas affaire au dialecte anglo-normand.

La réduction de la triphtongue iei ══ è + j en i prouve que le Coronement Looïs n’appartient pas à l’Ouest de la France.

Les deux formes mi, cheïr viennent s’ajouter à cette preuve.

La 1re pers. plur. en omes, est du Nord-Est. Notre poème emploie généralement la forme om et ons et 3 fois seulement celle en omes[1], qu’il a empruntée à un dialecte voisin. Il n’est donc pas du Nord-Est, mais il n’en est pas éloigné.

Ajoutons encore que l’esprit du poème est anti-normand d’un bout jusqu’à l’autre ;

Qu’aucun des caractères souvent si tranchés du dialecte picard n’y apparaît ;

Enfin qu’on n’y trouve aucun trait qui ne puisse s’expliquer dans le dialecte français.

D’où je conclus que notre poème a été rédigé dans l’Île-de-France, plutôt à l’Est qu’à l’Ouest de cette région.

Nous avions déjà en faveur de cette conclusion une

  1. Aux deux exemples confirmés par l’assonance et déjà cités, l’étude de la mesure des mots en ajoute un troisième dans le vers 2172.