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introduction

ville, et signé par le pape Léon, réglait définitivement le partage. Après la mort de l’empereur, son fils aîné, Charles, devait avoir le pays des Francs, c’est-à-dire la Neustrie, l’Austrasie et la Germanie ; Pépin le pays des Lombards, c’est-à-dire l’Italie, la Rhétie et la Bavière ; enfin Louis aurait la Gaule romaine, c’est-à-dire l’Aquitaine, la Septimanie, la Provence et la Bourgogne.

« Mais, » dit M. Himly, « la mort simultanée de Pépin et de Charles en 810 et en 811 avait tout remis en question. De toute la descendance de Charlemagne il ne restait plus que son troisième et dernier fils légitime Louis, des bâtards encore en bas âge et un fils illégitime de Pépin appelé Bernard[1]. »

C’est pour régler de nouveau sa succession que Charlemagne tint, en 813, dans sa chapelle d’Aix, le grand conseil dont notre poème représente la tradition souvent très fidèle. Les historiens contemporains font mention de cette assemblée ; Thégan et le poète Ermoldus Nigellus se plaisent à en donner des détails qu’on retrouve sans grandes modifications dans la chanson de geste.

Je vais reproduire les passages d’Einhard, de Thégan, de la chronique de Moissac et d’Ermoldus Nigellus qui se réfèrent à cet évènement.

Einhard s’exprime ainsi : « Extremo vitae tempore, cum jam et morbo et senectute premeretur, vocatum ad se Hludowicum filium, Aquitaniae regem,

  1. Wala et Louis le Débonnaire, p. 31 (Thèse pour le doctorat, Paris, 1849, in-8o).