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cxlviii
introduction

son de Roland est antérieure à la nôtre, nous expliquerons ce fait en attribuant au Coronement Looïs un dialecte où la distinction s’est maintenue plus longtemps que dans celui du Roland, une région intermédiaire entre celle où fut rédigée cette dernière chanson et la région N.-E., probablement l’Île-de-France.

Ces conclusions, il est vrai, reposent sur des prémisses bien peu solides, et, en attendant que la suite de cette étude vienne les corroborer, je ne les donne qu’à titre d’hypothèse.

II. — an...e, en...e. L’assonance féminine an...e ne nous est offerte que par une seule laisse de 10 vers (laisse ii), comprenant les mots : esemple, avenante, reiames, France, Charlemagne, apende, Alemaigne, Bretaigne, Toscane.

On y constate :

1° Le mélange complet des deux terminaisons an...e et en...e. Dans le Roland, cette confusion des deux sons est à peine pressentie et bien moins avancée que dans les assonances masculines.

2° Que l’a et l’e, comme le prouve leur consonance, sont nasalisés même devant ñ, et qu’il faut prononcer Aleman-gne, Bretan-gne.

3° Que la lettre l est tombée, au moins dans la prononciation, dans le mot reiame. Ces deux derniers faits existent déjà dans le Roland.

III. — ai. Deux laisses masculines, comprenant seulement 18 vers, assonent en ai. Les mots qui y figurent sont :

Laisse iv : Ais, faiz, mais, palais, vait, ait, malvais, plait, paist, punais.