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viii
introduction

Fauriel le premier a reconnu dans ce récit la tradition d’un événement réel : « Les historiens contemporains, » dit-il, « qui ont décrit la mort de Charlemagne et l’avènement de Louis le Débonnaire ont laissé, comme à dessein, une sorte de voile mystérieux sur certaines particularités de cet évènement. Ils donnent à entendre qu’aussitôt Charlemagne mort, quelques-uns des principaux officiers de son palais ourdirent une conspiration dont l’objet était d’exclure Louis le Débonnaire du trône. Les conspirateurs échouèrent, sans que l’histoire nous dise pourquoi, par quelles causes, ni par l’aide ou l’intervention de qui. Ce ne fut certainement pas par celle de Guillaume le Pieux. Ce duc avait eu, il est vrai, des relations très intimes avec Louis le Débonnaire, lorsque celui-ci n’était encore que roi d’Aquitaine ; mais il se retira du monde et des affaires plusieurs années avant celle où Louis succéda à Charlemagne ; et s’il n’était déjà mort à cette époque, du moins est-il certain qu’il ne sortit pas du monastère fondé par lui dans un désert des Cévennes. Il ne put donc assister au couronnement de Louis le Débonnaire, ni l’aider à triompher des ennemis qui lui disputèrent la couronne.

« Les allusions faites à ce service dans le passage du roman de Guillaume au Court Nez sont donc fausses. Mais, cela convenu, restent les allusions à la conspiration ourdie contre Louis le Débonnaire[1]. »

  1. Hist. de la poés. prov., III, 88. Ce n’est pas dans une étude sur le Coronement Looïs que Fauriel a écrit ces lignes, mais à propos des allusions faites à notre poème dans la chanson d’Aliscans.