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remaniements en prose

espousa la duchesse, car de par elle estoit la terre venue, laquelle le comte qui mort estoit ne pouoit par son meffait avoir confisequee ne pardue » ; Louis donna à Aïmer Venise à conquérir sur les Sarrasins et 20000 hommes pour cette conquête. Guillaume vint à son tour demander au roi la permission de conquérir sur les infidèles Nîmes, Béziers, Carcassonne, Montpellier, Orange et le pays qui entoure Narbonne. Le roi lui accorda ces terres. Suit alors la rubrique :

Comment Guillaume, le filz Aymery, conquist la cité de Nisme par subtillité qu’il trouva, a l’aide des gens que le roy de France lui bailla (fol. 166 v°).

Et le récit du Charroi de Nimes commence, ex abrupto, sans le magnifique début qui fait le plus grand mérite de la chanson de geste.

D’après les sous-familles A et B de notre poème, Guillaume était à Rome en simple pèlerin lorsque les Sarrasins y arrivèrent ; d’après la famille C, Guillaume était encore à la cour d’Aix ; où il venait de couronner le jeune Louis, lorsque des légats vinrent de la part du Saint Père implorer l’assistance des Francs contre les Sarrasins. Dans le manuscrit en prose de la Bibliothèque nationale, Guillaume est à Narbonne, chez son père, quand les ambassadeurs du pape viennent demander des secours. Le manuscrit de l’Arsenal aurait fourni sur ce point la même version, s’il avait eu à raconter cette expédition de Guillaume en Italie. En effet, il finit ainsi :

Chascun des autres prist congié quant bon lui sambla et