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remaniements en prose

vostre sieige et voustre ost desemparé. » Sy ne voulurent mye contredire les payens, ains firent trompes, cors et buisines sonner pour deslogier et lessier la cité, et finablement furent les pleiges rendus tant d’une part comme d’aultre et la cité lessée par les Sarrassins, les quieulx s’en allerent ainssy que les acordances avoient esté faictes ; et les Rommains qui fuis s’en estoient es païs voisins s’en retournerent pour eulx amesnaigier, et Guillaume, qui ung peu se vouloit refaire et cognoistre le pere saint, les cardinaulx et ausques de leur estat, se delibera de sejourner jusques a .xv. jours ou ung mois, mais mye n’y fut si longuement, comme l’istoire le recordera, car en France tourna sy grant meschief que merveilles, tandis que le sieige de Romme dura, par les princes et pers du royaulme, lesquieulx voulurent debouter Louys, le filz Charlemeine, lequel mouru en icellui temps, et voulurent faire roy le filz du duc de Normendie, nommé Hernaïs, pour aulcunes causes, lesquelles vous seront cy après desclairees. Sy se taist a itant l’istoire du pere saint, des cardinaulx, des Rommains, lesquieulx se relogierent en la cité, et du noble chevallier Guillaume, et racompte des pers et barons de France, lesquieulx voulurent faire ung roy au vouloir des aulcuns et au desplaisir des aultres.

Comment l’abbé de Saint Denis fut envoyé a Romme devers le pere saint, pour remedier au debat que les princes de France avoient emssamble pour faire ung roy nouvel (fol. 157 r°).

Charlemagne vient de mourir, laissant deux fils, Louis et Lohier. La couronne revient de droit au premier, mais les grands du royaume veulent priver les enfants de la succession impériale. Louis, en danger, s’enfuit à Melun. Le duc de Normandie et ses partisans prétendent qu’il n’est qu’un bâtard, né de la reine Sibille et d’un nain, et que le plus proche