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xciii
remaniements en prose

advoua et congnut Louys son filz et vray heritier. Or est ainsy que, mort le pere, ne puet l’enfant heriter, par l’ostacle que les princes de France y mettent, lesquelz sont tous contre l’enfant qu’ilz desapointront de son bien, et lui toldront son honneur, se vostre grace et Dieu premier n’y pourvoient, laquelle il requiert humblement. Mais je voy que nulle provision n’y est par vous donnee, et pour ce me convient diligenter et chevauchier a Paris le plus hastivement que faire le pouray, pour mon seigneur droitturier secourir et aydier a son droit soustenir contre les trahitours qui ainsy s’efforcent de le desheriter. »

Et quant l’apostole entendi Guillaume au court nez, qui ainsi parla, il fut moult joieux, et bien dist a soi mesmes que, puisque mort estoit Charlemaine, Guillaume devoit estre nommé et tenu pour crestienne espee, pour pillier catholique, soustenant la loi Jesus Crist, et pour gardien, bras et conservateur de l’église. Sy lui respondi moult doucement :

« Je envoyerai par dela, sire Guillaume, » fait il, « et y transmettray ung legal acompagnié notablement, lequel portera ung excommeniement sur ceulx qui ainsy vuellent Louys, le filz Charlemaine, deffaire et debouter de son heredité ; et se a ce ne vuellent obeir, lors y pourveray je par telle voye que en France ne sera [service] chanté ne eglise desservie, et vivront comme bestes ou gens non creables ne dignes de nulle bonne recommandacion. »

Mais ad ce ne se voulut Guillaume accorder, ains respondi au pere saint :

« Bien vous ay entendu, sire, » fait il, « mais trop seroit la besongne longue et doubteuse de atendre tant que vos legaux feussent la endroit arrivez. Ce sont gens qui ne requierent mie paine ne traveil, ains apettent tous leurs aises, courte messe, long disner, couchier de haulte heure et lever tart, petites journees et grant despens ; et nous autres requerons tout le contraire, par especial tandis que jeunesse nous demeine. Sy n’en pouons pis valoir, car comme racompte ung sage en deux mos de rime :