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pour le prendre ; il se débat. Un valet, du nom de Cornu, lui enlève son casque, lui laboure le visage de son couteau, dont il essaye ensuite de faire passer la pointe sous les pans du haubert. Mais l’évêque de Senlis survient, et Boulogne, qui le reconnaît, se rend à lui. Ce n’est qu’une feinte : le prisonnier aperçoit un groupe de cavaliers, commandé par Audenarde, qui s’efforce de pénétrer jusqu’à lui. Pour atteindre son libérateur, il fait semblant de ne pouvoir se tenir debout ; mais ses gardiens l’accablent de coups, le forcent à monter sur un roussin et l’emmènent, pendant que Gérard la Truie met la main sur Audenarde.

C’était fini, et le soleil pouvait se coucher.

E. LAVISSE, La bataille de Bouvines, Paris, typ. G. Née, s. d., in-12.


III. — LOUIS IX ET L’ÉGLISE.


On a longtemps attribué à Louis IX, sous le nom de Pragmatique, une soi-disant ordonnance, datée du mois de mars 1269, qui aurait prohibé les collations irrégulières (art. 1), la simonie (art. 3), et interdit les tributs onéreux que percevait la cour de Rome sur le clergé du royaume (art. 5). Cet acte est faux : il a été fabriqué au XVe siècle, par des gens qui n’étaient pas au courant des formules en usage dans la chancellerie des Capétiens directs, en vue de donner à la Pragmatique Sanction de Charles VII un précédent vénérable. Mais, s’ils ont eu raison d’en contester, pour des raisons diplomatiques, l’authenticité, certains historiens ont eu tort d’y dénoncer, en outre, des invraisemblances historiques. La Pragmatique, disent-ils, est fausse, car elle suppose l’existence en 1269 des collations irrégulières