qu’il avait à traiter une affaire d’importance. Voilà pourquoi les statuts défendent d’appeler le passant arrêté devant la boutique d’un confrère, pourquoi les textes donnent souvent aux boutiques le nom de fenêtres. Le public voyait plus clair au dehors que dans ces boutiques qui, au lieu des grandes vitrines de nos magasins, n’avaient que des baies étroites pour recevoir le jour. Les auvents en bois ou en tôle, les étages supérieurs qui surplombaient le rez-de-chaussée, venaient encore assombrir les intérieurs. Les drapiers, par exemple, tendaient des serpillières devant et autour de leurs ouvroirs.
L’atelier et la boutique ne faisaient qu’un. En effet, les règlements exigeaient que le travail s’exécutât au rez-de-chaussée sur le devant, sous l’œil du public. Les clients qui entraient chez un fourbisseur voyaient les ouvriers, ce qui ne serait pas arrivé si l’atelier et la boutique avaient été deux pièces distinctes. Quant aux dimensions des étaux et des ateliers, il y avait des étaux de trois pieds, de cinq pieds, de cinq quartiers, des étaux portatifs de cinq pieds. Une maison du Grand-Pont avait sur sa façade trois ateliers, dont l’un mesurait deux toises de long sur une toise et demie de large, y compris la saillie sur la voie publique. Les étaux des halles étaient tirés au sort entre les maîtres de chaque métier.
* * * * *
Les matières premières qui entraient à Paris devaient être portées aux
Halles, où elles étaient visitées. Les fabricants ne pouvaient les
acheter lorsqu’elles étaient encore en route et s’approvisionner ainsi
aux dépens de leurs confrères. Les corporations en achetaient en gros
pour les partager ensuite également entre tous les maîtres ; déjà sans
doute, afin d’éviter les injustices et les réclamations, les parts
étaient tirées au sort. Lorsqu’un fabricant survenait au moment où un
confrère allait conclure, soit par la paumée, soit par la remise du
denier à Dieu, un marché ayant pour objet des matières premières ou
des marchandises du métier, le témoin pouvait se faire céder, au prix
coûtant, une partie de l’achat. Comme la défense d’aller