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livrer. Ils demandèrent alors à capituler. On accorda la vie sauve à la garnison, sous condition de retourner en Europe. »

Le Krak semble avoir servi d’arsenal aux infidèles durant les dernières années de la guerre contre les Francs.

D’après G. REY, Études sur les monuments de l’architecture militaire des Croisés en Syrie et dans l’île de Chypre. Paris, 1871, in-4º (Collection de Documents inédits).


IV. — QUELQUES RÉSULTATS DES CROISADES.


L’Occident a emprunté à l’Orient, à la suite des Croisades, des produits naturels dont l’acclimatation dans nos régions a modifié grandement l’état de la civilisation matérielle.

Ces produits appartiennent en général non à la faune, mais à la flore de l’Orient. Sans doute les Occidentaux apprirent à connaître les animaux fabuleux des pays d’outre-mer ; Louis IX, par exemple, reçut des Mamelucks d’Égypte un éléphant qu’il donna ensuite au roi d’Angleterre ; il rapporta aussi des chiens de chasse tatars dont les descendants furent longtemps nombreux dans la meute royale ; les girafes excitaient surtout la stupéfaction populaire. Mais c’étaient là des curiosités plus propres à enfanter des contes et des fables qu’à transformer les conditions matérielles de la vie. L’introduction, dans l’agriculture européenne, d’un certain nombre de plantes orientales, eut une tout autre importance. Le sésame, le caroubier, originaires de Syrie, ont gardé jusqu’à nos jours leurs noms arabes. Le safran avait été importé dès le Xe siècle par les Arabes en Espagne ; ce sont les Croisades qui en ont répandu la culture dans le reste de