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avant que ce sacrifice fût achevé, se mit à manger un lièvre, et partit pour la chasse. Il reçut pour cette raison le nom de Sasâda[1]. D’après l’avis de Vasichtha, il fut exilé : cependant après la mort d’Ikchwâcou, il lui succéda[2].

Le fils de Sasâda fut plein de vaillance, et se nomma Cacoutstha. Dans une guerre des Asouras contre les Dévas[3], il vainquit les Asouras, porté sur le dos d’Indra changé en taureau : de là lui vint son nom de Cacoutstha[4].

Il eut pour fils Anénas : Anénas donna le jour à Prithou ; Prithou, à Vichtarâswa[5] ; Vichtarâswa, à Ardra ; Ardra, à Youvanâswa ; Youvanâswa, à Srâvasta, qui fut le fondateur de Srâvastî[6] ; Srâvasta, à l’illustre Vrihadaswa ; Vrihadaswa, à Couvalâswa, prince accompli, qui, pour avoir causé la mort de Dhoundhou, prit le nom de Dhoundhoumâra.

Djanamédjaya dit :

Ô Brahmane, je voudrais bien entendre le récit de la mort de Dhoundhou. Comment celui qui avait été Couvalâswa devint-il Dhoundhoumâra ?

Vêsampâyana reprit :

Couvalâswa, du vivant même de son père, avait eu cent fils, tous excellents archers, tous savants, courageux, invincibles, pieux et magnifiques. Vrihadaswa prit pour collègue son fils Couvalâswa. Ce prince, entouré de ses

    chacun des trois mois pendant lesquels on honorait les mânes.

  1. Le mot sasâda signifie mangeur de lièvre. Vasichtha, qui semble avoir été le chef religieux en permanence sous la race solaire, fut fâché de l’irréligion du prince et le fit punir. On peut voir, à la fin de la troisième lecture des lois de Manou, quelles étaient les viandes permises dans ces sacrifices, et dans quels mois on pouvait en manger. On y trouve sur ce sujet des détails minutieux, mais propres à piquer la curiosité de l’homme philosophe qui prend en pitié les petitesses de l’esprit humain.
  2. Le manuscrit dévanâgari de Paris dit : il habita Sasâdapoura.
  3. J’ai encore pris cette leçon dans le même manuscrit : les deux autres contiennent un mot qui m’a semblé être un nom propre, le combat d’Adîvaca.
  4. Cacoutstha signifie placé sur les épaules. Bali allait, en consommant le centième Aswamédha, devenir le maître du ciel. Indra demanda le secours de Cacoutstha, qui consentit à combattre pour lui, à condition que le dieu le porterait sur ses épaules.
  5. Je ne discute point ici sur les noms de ces princes, et sur les différences que présentent d’autres listes. Je traduis, et je n’examinerai pas avec Fr. Hamilton si ce prince est le même que Viswagandhin et Trisancou, et si Ardra doit être confondu avec Tchandra, etc.
  6. Le docte Wilson, dans son dictionnaire,