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varâchtra fut ainsi appelé du nom de Nava, et la ville de Crimilâ de celui de Crimi. De Souvrata sont descendus les Ambachthas.

Je te dirai quels furent les fils de Sivi ; il en eut quatre, dont la renommée s’étendit dans le monde : Vrichadarbha, Souvîra, Kêkéya et Madraca. Leurs sujets furent nombreux : on les connaît sous les noms de Kêkéyas, de Madracas, de Vrichadarbhas et de Souvîras[1].

Voici maintenant, ô descendant de Bharata, la famille de Titikchou. Son fils, nommé Ouchadratha, régna dans l’orient. Il donna le jour à Phéna ; Phéna, à Soutapas ; Soutapas, à Bali. Ce dernier prince, au carquois d’or, était l’ancien roi Bali, connu par sa haute dévotion[2], et qui se soumit à naître de nouveau parmi les hommes. Il eut cinq fils dont la race s’étendit sur la terre. Anga fut l’aîné : les autres étaient Banga, Souhma, Poundra et Calinga[3]. Ces enfants de Bali sont connus comme Kchatriyas : il en eut d’autres qui furent Brahmanes[4] et chefs de familles nombreuses.

Brahmâ, satisfait de la piété de Bali, lui avait accordé, pour récompense, d’être un dévot parfait, de vivre un calpa[5] entier, d’être victorieux dans les combats, d’être le premier dans l’accomplissement de ses devoirs royaux, de voir les trois mondes[6], d’avoir une nombreuse postérité, de jouir d’une force incomparable, et de connaître les principes de la sagesse et de la vertu. Brahmâ lui avait dit : « Tu seras sur la terre l’auteur et le chef de quatre castes[7] d’hommes soumis au joug d’une pieuse obéissance. » Cette assu-


    taient dans l’est de L’Inde. C’est au moins ce qu’indique la liste ci-dessus indiquée.

  1. Je trouve encore là trois noms de pays cités sur la même liste : Kêkéya et Madra, placés parmi les provinces du nord, et Souvîra parmi celles du sud-ouest. Le Târâ-tantra appelle le Souvîra le pire des pays, et le place à l’est du Soûraséna ; quant au Madra, il le met entre la province de Virâta et celle de Pândya. Il ne dit rien sur le Vrichadarbha.
  2. C’était un Mahâyogin महायोगिन्. Nous verrons plus tard l’histoire de cet ancien Bali, dans l’avatare de Vâmana : par sa piété il avait obtenu l’empire du ciel et de la terre ; il en fut dépossédé par Vichnou, et envoyé, comme souverain, dans l’enfer ou Pâtâla. La ressemblance des noms a donné lieu à la fable de sa renaissance.
  3. Banga habita le Bengale ; Anga, le Bhâgalpore ou Bengale propre ; Poundra, une partie du Chandail ; et Calinga, le Bundelcund. Le pays de Souhma ou Soukcha devait se trouver dans l’est de l’Inde.
  4. Voilà une nouvelle preuve que la distinction des castes n’était pas déterminée dans ces temps anciens comme elle le fut plus tard, et qu’elle s’établissait plus par la position sociale que par la naissance.
  5. Voy. lect. viii.
  6. Le ciel, la terre et les enfers.
  7. Le mot qui exprime cette idée est वर्ण​ varna, qui signifie couleur : ce qui a fait pen-