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Sarug, âgé de cent trente ans, engendra Nachor.

Nachor, âgé de soixante-dix-neuf ans, engendra Tharé.

Tharé, âgé de soixante-dix ans Abraham.

Cham.

Cham engendra Chus.

Chus engendra Mesdraïm.

Mesdraïm engendra Nemrod.

Nemrod engendra Rab.

Rab engendra Anébis.

Anébis engendra Arbel.

Arbel engendra Chaël.

Chaël engendra un second Arbel.

Arbel engendra Ninus.

Ninus engendra Ninyas.

Japhet.

Japhet engendra Gomer.

Gomer engendra Thiras.

Thiras engendra Thorgom.

Thorgom engendra Haïg.

Haïg engendra Arménag.

Arménag engendra Armaïs.

Armaïs engendra Amassia.

Amassia engendra Khégam.

Khégam engendra Harma.

Harma engendra Aram.

Aram engendra Ara le beau.

Or, Caïnan est inscrit par tous les chronologistes le quatrième depuis Noé et le troisième depuis Sem ; de même Thiras est le quatrième depuis Noé, et le troisième depuis Japhet selon notre version, bien qu’il ne se trouve point dans le texte original [de la Bible][1]. En ce qui concerne Mesdraïm, quatrième descendant de Noé, troisième de Cham, nous ne le trouvons [mentionné] ni dans notre version, ni dans les chronologistes ; mais il est ainsi classé chez un Syrien (lisez Égyptien) très-savant et très-instruit[2], et ce que dit ce lettré nous a paru certain. Car Mesdraïm est Medzraim, qui signifie Égypte[3] ; et beaucoup de chronologistes, en disant que Nemrod, c’est-à-dire Bel, était Éthiopien[4], nous ont persuadé que le fait est certain, l’Éthiopie étant limitrophe avec l’Égypte.

Nous ajouterons encore : Bien que les années des époques des filiations de Cham jusqu’à Ninus ne se trouvent comptées nulle part, ou que la connaissance ne nous en soit pas parvenue, et quoiqu’il n’y ait rien de certain touchant Ninus et notre Japhet, cependant la généalogie précédente est exacte ; chacune des trois filiations étant de onze membres jusqu’à Abraham, à Ninus et à notre Aram ; parce qu’Ara qui mourut très jeune est le douzième depuis Ninus. Cela est vrai et personne n’en doute, parce que nous tenons ces renseignements d’Abydène, historien très véridique qui s’exprime ainsi : « Ninus [fils] d’Arbel, de Chaël, d’Arbel, d’Anébis, de Bab, de Bel[5]. » De même aussi par notre filiation depuis Haïg jusqu’à Ara le Beau, qui fit mourir l’impudique Sémiramis, il suppute ainsi : « Ara le Beau [fils d’Aram, d’Harma, de Kégham, d’Amassia, d’Armaïs, d’Arménag, [d’Haïg[6]], qui fut l’ennemi et le meurtrier de Bel[7]. » Ces faits sont rapportés par Abydène dans le premier recueil de généalogies spéciales, qui fut anéanti de nos jours.

Céphalion atteste les mêmes faits, car il l’exprime ainsi dans un chapitre : « Au commencement de notre travail, nous avions commencé à écrire toutes les généalogies en détail, d’après les archives royales ; mais nous reçûmes l’ordre des rois de passer sous silence les hommes obscurs et sans vertu des temps antiques, et de mentionner seulement les hommes généreux, sages et conquérants, et de ne pas dépenser le temps inutilement, » etc.[8]. (6)

  1. Le nom de Caïnan ne se trouve pas mentionné en effet dans les ch. X et XI de la Genèse, ni dans le ch. I du liv. I des Paralipomènes, selon les Septante ; cependant les manuscr. arméniens de la Bible intercalent dans la généalogie de Sem, Caïnan. Ainsi le verset 24 du dixième livre de la Genèse est ainsi conçu : « Et Arphaxad engendra Cainan, et Caïnan engendra Salah, et Salah engendra Héber. » Ce verset est reproduit dans la version arménienne des Paralipomènes, liv. I,. ch. 1, vers. 18.
  2. Manéthon, dans Eusèbe, Chron., I, p. 201, et Ch. Müller, Frag. hist. græc., t. II, p. 526.
  3. Le nom biblique de l’Égypte est, מצוך et מצרים que les Arabes ont gardé sous la forme m’ser.
  4. Ce passage, qui est extrait des Ἀσσυριακὰ d’Abydène, est perdu en grec. Eusèbe l’avait déjà donné dans sa Chronique (éd. Mai et Zohrab, p. 36). — Cf. Ch. Müller, Frag. hist. græc., t. IV, p. 284, § 11.
  5. Cf. Eusèbe, Chron., I, p. 109.
  6. Ce nom manque dans les manusc. ; mais il faut le restituer pour l’intelligence du texte.
  7. Ce passage du livre déjà cité d’Abydène est perdu en grec, et ne nous a été conservé que par Moïse de Klorène. — Cf. Ch. Müller, Fragm. hist. gr., t. IV, p. 285, § 12.
  8. Ce fragment extrait de l’Exorde des Histoires de Céphalion que Moise de Khorène nous a seul transmis, appartient au livre I, intitulé Κλειώ (Photius, Biblioth., cod. 68, p. 34. Éd. Bekk.), et a été reproduit par Ch. Müller dans le t. III des Fragm. hist. gr., p. 627, § 2.