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anecdotes françaises

puis, qu’ils avaient entendu, avant tout être humain, la rumeur lointaine des canonnades.

Cette particularité, en ce qui concerne un autre oiseau, est connue de nos troupiers.

Dans deux tranchées de l’Est, on a des perroquets qui ne manquent pas, en battant des ailes et en claquant furieusement du bec, d’annoncer, imperceptible à tous, le bruit des moteurs d’aéroplanes allemands venant sur nos lignes.

Et même n’y a-t-il pas un perroquet au sommet de la tour Eiffel ?


Le plus beau cadeau.


Un soir, mon ami voit débarquer du train de blessés un grand diable, maigre, sec, de très belle allure, et dont les yeux seuls, brillants de fièvre, décèlent la maladie. Mon bon ami recueille le malade, le couche dans un lit chaud et prend la température : 40°2. Le lendemain, diagnostic de fièvre typhoïde, et, quelques jours après, mort par broncho-pneumonie. Mais quelle mort ! Quand ce soldat de l’Idée sentit sa fin venir, il appela l’homme qui symbolisait pour lui la famille et la patrie, et qu’il s’était habitué à considérer comme un parent. Mon ami accourut ; l’agonisant lui prit la main, le regarda longtemps et lui dit : « Je m’en vais heureux… vous me mettrez dans mon beau costume français. Donnez mon képi à mon frère, quelques boutons de ma capote à mes amis, c’est présentement mon seul bien, mais c’est tout ce qu’ils pourront garder de plus beau… »


Comment va Marianne ?


Un de nos braves soldats, prisonnier en Allemagne, désirant se rendre compte de la sincérité des communiqués allemands — lesquels, bien entendu, sont toujours favorables à leurs armées — employa le stratagème sui-