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LE PRINCIPE DE RELATIVITÉ

nous conduisent à décomposer en un champ de force centrifuge et un champ newtonien. Rien ne différencie l’un de l’autre au point de vue de leur influence sur les phénomènes sensibles à leur action, mouvement d’un point matériel, propagation de la lumière, etc.

Nous voici donc conduits à l’énoncé suivant d’un principe de relativité généralisé : à condition d’introduire un champ de gravitation convenablement distribué, il est possible d’énoncer les lois de la Physique sous une forme complètement indépendante du système de référence.

Tout se passe pour un système de référence en rotation comme s’il était en translation et comportait un champ de gravitation distribué comme le champ de force centrifuge.

La remarquable puissance du principe ainsi énoncé tient à la possibilité de le traduire analytiquement de la manière suivante, qui exprime le même fait sous une forme plus précise :

Les équations qui régissent les lois des phénomènes physiques en présence d’un champ de gravitation quelconque doivent conserver leur forme quand on change d’une manière quelconque le système de référence employé.

Cette condition d’invariance généralisée limite extraordinairement les formes possibles pour les lois de l’Univers. Grâce à l’introduction du calcul différentiel absolu créé antérieurement par MM. Ricci et Levi-Civita, et qui permet de former les combinaisons jouissant de la propriété requise, M. Einstein a pu déterminer la forme générale des équations de la mécanique et de l’électromagnétisme en présence d’un champ de gravitation quelconque et pour un système de référence quelconque à partir de la forme particulière connue pour l’univers euclidien, c’est-à-dire en