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II.

La Relativité Généralisée.

20. La pesanteur de l’énergie. — Si l’on réfléchit d’ailleurs que cette inertie de l’énergie donne l’interprétation la plus simple de la pression de rayonnement puisque l’énergie, si elle est inerte, doit quand elle se propage sous forme de rayonnement transporter de la quantité de mouvement, et par conséquent pousser les obstacles qu’elle rencontre et donner lieu au recul d’une source qui rayonne de manière non symétrique, on voit quelle puissance de simplification et d’explication possède la nouvelle dynamique, la seule qui soit compatible avec les équations de l’électromagnétisme.

Une remarque très simple va nous servir de transition entre la relativité restreinte, grâce à laquelle les résultats précédents ont été obtenus, et le développement tout à fait général que M. Einstein vient de donner aux conséquences du principe de relativité.

Nous venons de voir vérifiée par les faits la loi d’inertie de l’énergie, la variation de masse d’un corps avec son énergie totale. Mais, d’autre part, les expériences les plus précises, celles d’Eötvös en particulier qui ont atteint le vingt-millionième, montrent que le poids d’un corps est exactement proportionnel à sa masse, que l’accélération de la pesanteur est la même pour tous les corps. Si donc la masse (inertie) change avec l’énergie interne, le poids doit changer aussi exactement dans le même rapport : si l’énergie est inerte, elle doit être en même temps pesante. Nous pouvons remarquer en particulier que les petits écarts sur les masses atomiques, résultant des variations d’énergie interne pendant la formation des atomes,