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LE PRINCIPE DE RELATIVITÉ

événements extrêmes A et B pour les observateurs O. La présence du facteur montre que plus le mouvement entre A et B différera d’un mouvement rectiligne et uniforme, plus par conséquent les vitesses seront grandes puisque la durée totale est fixe, et plus l’intégrale entre ces limites fixes sera petite.

La loi d’inertie peut encore s’exprimer comme loi du temps propre maximum, et elle nous apparaît comme liée de façon nécessaire aux conclusions suivantes, dont l’aspect semble plus paradoxal encore que celles relatives à la simultanéité et à la contraction apparente réciproque des corps en mouvement.

Imaginons deux portions de matière dont les lignes d’univers se croisent en deux événements A et B, c’est-à-dire qui se séparent en A pour se retrouver en B, mais dont l’une se meut entre A et B d’un mouvement rectiligne et uniforme, tandis que l’autre a un mouvement varié, subit des accélérations. Il résulte de ce qui précède que l’intervalle de temps, la durée de la séparation, mesuré par la seconde est moindre que pour la première. Et si nous admettons, conformément au principe de relativité, qu’aucune autre mesure du temps n’est possible, il en résulte que la seconde a, dans l’intervalle, moins vieilli que la première. On peut déduire de là des conséquences amusantes qui ne sont en opposition avec aucun fait expérimental. Un peu d’attention montre d’ailleurs que la mise en œuvre de cette possibilité de ralentir le cours du temps grâce à une agitation suffisante obligerait à réaliser des vitesses du même ordre que celle de la lumière ; elle ne présente par conséquent aucun intérêt pratique.

15. La dynamique de la relativité. — Revenons à des conséquences plus facilement vérifiables par l’expérience.

À la nouvelle cinématique correspond une dyna-