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LE PRINCIPE DE RELATIVITÉ

c’est-à-dire que les équations de la Mécanique conservent leur forme quand on passe d’un système de référence à un autre en mouvement de translation uniforme par rapport au premier. Ce fait traduit analytiquement le caractère relatif du mouvement de translation uniforme en Mécanique.

Cette invariance des lois de la Mécanique se traduit d’ailleurs par la possibilité d’en donner des énoncés intrinsèques grâce à l’introduction d’éléments vectoriels (vitesse, accélération, force, axes de couples, quantités de mouvement, moments de quantités de mouvement), tensoriels (moments d’inertie, déformations élastiques, tensions élastiques, etc.), ou scalaires (masse, énergie, etc.), sans qu’interviennent les coordonnées particulières dans un système de référence, de même que les invariants de la Géométrie pure (distances, angles, surfaces, volumes, etc.) permettent d’énoncer les lois de cette science sous une forme indépendante de tout système de coordonnées (relativité de l’espace).

4. La relativité en Physique. — On peut se demander si l’indifférence à une translation uniforme s’étend à l’ensemble des phénomènes physiques : il en doit être ainsi au point de vue mécaniste, si tout peut s’expliquer par espace et mouvement comme le pensait Descartes. Et en effet les expériences les plus délicates et les plus précises d’optique et d’électricité, reproduites à diverses époques de l’année pour toutes les orientations possibles des appareils, n’ont jamais décelé la moindre influence d’un changement de vitesse de translation d’ensemble ou, pour employer une expression courante, d’un changement de vitesse par rapport à l’éther.

En présence du résultat négatif de toutes les tentatives faites dans ce but, il a paru naturel de généraliser