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La tendance actuelle de faire occuper la place prépondérante aux notions électromagnétiques se justifie, ainsi que j’ai cherché à le montrer, par la solidité de la double base sur laquelle repose la notion d’électron : d’une part, la connaissance précise de l’éther électromagnétique, que nous devons à FARADAY, à MAXWELL et à HERTZ, et, d’autre part, l’évidence expérimentale apportée par les travaux récents sur la structure granulaire de l’électricité. De plus, cette confiance que nous éprouvons en regardant le passé s’accroît, s’il est possible, quand nous regardons l’avenir. Déjà toute l’Optique, non seulement de l’éther, mais aussi de la matière, source et récepteur des ondes lumineuses, reçoit une interprétation immédiate que la Mécanique s’était montrée impuissante à lui donner, et cette Mécanique elle-même apparaît aujourd’hui comme une première approximation, largement suffisante dans tous les cas de mouvement de la matière prise en masse, mais dont une expression plus complète doit être cherchée dans la dynamique des électrons. Bien que toutes récentes, les conceptions dont j’ai cherché à donner une idée d’ensemble paraissent ainsi se placer d’emblée au cœur de la Physique entière et agir comme un germe fécond pour en cristalliser autour d’elles, dans un ordre nouveau, les faits les plus éloignés jusqu’ici. Tombant dans un terrain admirablement préparé pour la recevoir, dans l’éther de FARADAY, de MAXWELL et de HERTZ, la notion d’électron, de centre électrisé mobile, que l’expérience nous permet