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A la température ordinaire, cette émission de particules se ralentit avec une rapidité telle que l’électrostatique est possible et qu’un métal peut conserver une charge permanente. Chaque corpuscule présent dans le métal se trouve, en effet, dans un milieu de pouvoir inducteur spécifique très élevé, et un travail fini est nécessaire pour le faire passer de ce milieu dans le vide, de pouvoir inducteur égal à l’unité. Seuls les corpuscules pourvus d’une vitesse suffisante pourront fournir ce travail en sortant du métal, et le nombre de ceux-là, absolument négligeable à la température ordinaire, augmente de manière extraordinairement rapide avec la température. M. RICHARDSON a montré que la variation fournie par l’Expérience concorde exactement avec celle que prévoit la théorie cinétique des métaux, qui attribue à chaque particule électrisée libre la même énergie cinétique moyenne qu’aux molécules des gaz à la même température.

7. Les métaux. — La dissociation spontanée des atomes qu’admet la théorie cinétique des métaux, la séparation de centres électrisés libres de se mouvoir à l’intérieur du métal, est la conséquence du pouvoir inducteur spécifique élevé du milieu que constitue le métal, conformément aux lois de répartition prévues par la théorie cinétique. La présence d’une particule électrisée libre dans une région de l’espace est d’autant plus probable que l’énergie potentielle y est plus faible, comme c’est le cas pour un milieu de grand pouvoir inducteur spécifique.