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CHAPITRE VII
L’INERTIE DE L’ÉNERGIE ET SES CONSÉQUENCES[1]

La notion de masse, fondamentale en mécanique, peut être introduite de trois manières différentes qui correspondent à trois aspects du phénomène d’inertie. On peut définir la masse : 1o comme coefficient de proportionnalité de la force à l’accélération ; 2o comme capacité d’impulsion ou de quantité de mouvement ; 3o comme capacité de force vive ou d’énergie cinétique.

La Mécanique rationnelle exige qu’il y ait coïncidence entre ces diverses définitions et admet de plus l’invariabilité absolue de la masse pour une même portion de matière à travers tous les changements que celle-ci peut subir : physiques chimiques ou mécaniques (mouvement plus ou moins rapide).

1. La masse, coefficient d’inertie. On entend d’ordinaire par inertie la propriété que possède la matière de tendre à conserver le mouvement acquis ; elle résiste aux changements de sa vitesse, de sorte qu’une action extérieure ou force est nécessaire pour modifier la grandeur ou la direction de celle-ci.

  1. Conférence faite à la Société française de Physique le 26 mars 1913.