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d’observateurs en mouvement les uns par rapport aux autres. Imaginons que par un trou percé dans le plancher d’un wagon en mouvement par rapport au sol, on laisse tomber successivement deux objets les deux événements que constituent les sorties des deux objets par le trou du wagon se passent en un même point pour des observateurs liés au wagon et au contraire en des points différents pour des observateurs liés au sol. La distance dans l’espace de ces deux événements est nulle pour les premiers observateurs, et égale au contraire pour les autres au produit de la vitesse du wagon par l’intervalle de temps qui sépare les chutes des deux objets.

C’est seulement dans le cas où les deux événements sont simultanés que leur distance dans l’espace a un sens absolu, ne varie pas avec le système de référence. Il en résulte immédiatement que les dimensions d’un objet, la longueur d’une règle par exemple, ont aussi un sens absolu, sont les mêmes pour des observateurs en repos ou en mouvement par rapport à cet objet nous avons remarqué en effet que pour des observateurs quelconques, la longueur d’une règle est la distance entre deux positions simultanées des extrémités de la règle, c’est à dire la distance dans l’espace de deux événements simultanés, de deux présences simultanées des deux extrémités de la règle. Nous venons de voir que la simultanéité, comme la distance dans l’espace de deux événements simultanés, ont un sens absolu dans les conceptions habituelles du temps et de l’espace.