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comment la mesure de l’éclat du ciel permet de remonter aux grandeurs moléculaires.

En raison de ces fluctuations, du frémissement continuel de l’atmosphère autour de la distribution uniforme de ses molécules en volume, l’air se comporte au point de vue optique comme un milieu trouble et diffuse la lumière solaire. De l’importance des fluctuations régie par les lois de probabilité, on peut déduire la proportion de lumière diffusée pour chaque longueur d’onde et par suite le rapport de l’éclat du ciel à celui du Soleil. On conçoit d’ailleurs que cette proportion augmente à mesure que la longueur d’onde diminue et que le ciel soit bleu ; en effet, pour une lumière de longueur d’onde donnée, la proportion d’énergie diffusée est déterminée par le degré d’hétérogénéité du milieu à l’échelle de la longueur d’onde, c’est-à-dire par les fluctuations relatives de concentration dans un cube ayant pour côté la longueur d’onde, et comme le nombre moyen des molécules présentes dans ce cube est proportionnel au cube de cette longueur d’onde, on conçoit que le milieu se comporte comme d’au-tant plus trouble et plus diffusant que la longueur d’onde est plus courte. Inversement, la comparaison expérimentale de l’éclat du ciel à celui du Soleil pour une longueur d’onde quelconque détermine l’importance relative des fluctuations, dans un cube de côté égal à cette longueur d’onde, et, par application de la formule (6), permet de remonter au nombre des molécules présentes en moyenne dans un tel volume. Quand le milieu est dense, les actions mutuelles