Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le milieu immobile, aucune forme tangible sous laquelle nous puissions le concevoir. Les essais tentés jusqu’ici pour en obtenir une représentation concrète, pour donner une structure à l’éther, sont restés à peu près stériles. Peut-être y a-t-il là une difficulté qui tient à la nature actuelle de notre esprit, habitué par notre évolution séculaire à penser en matière alors qu’il est peu raisonnable de chercher à construire le milieu simple et un qu’est l’éther à partir du milieu compliqué et divers qu’est la matière. Je reviendrais plus loin sur ce point à propos des théories mécaniques de l’éther. Je crois qu’il faudra nous habituer à penser en éther, indépendamment de toute représentation matérielle.

Si la charge électrique est supposée répartie en volume dans une portion du milieu, le principe de conservation, joint à la possibilité du déplacement relatif des charges et de l’éther, oblige à modifier dans cette portion les équations de Hertz relatives au courant de déplacement par l’addition d’un courant de convection, conséquence nécessaire de l’existence du courant de déplacement, et impliquant production d’un champ magnétique par le déplacement de charges électriques à travers le milieu. Cette conséquence des équations de Hertz a reçu maintenant une confirmation expérimentale complète.

De plus, les faits expérimentaux imposent à ces charges mobiles une structure discontinue, granulaire, conduisant à la notion de l’électron comme une région singulière de l’éther, portant une charge