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pouvoirs émissifs et absorbants qui lui correspondent et, par conséquent, de prévoir l’intensité du rayonnement thermique dans une enceinte en équilibre de température. Et le résultat doit être indépendant du mécanisme considéré. La présence d’électrons libres, tels que ceux auxquels les métaux doivent leur conductivité, nous fournit un mécanisme simple d’émission et d’absorption. Si nous admettons qu’à une température donnée les électrons présents dans le métal s’agitent, conformément aux principes généraux de la théorie cinétique, avec une force vive moyenne égale à celle d’une molécule gazeuse à la même température, et si, d’autre part, chaque électron subit des chocs continuels contre les atomes du métal, les accélérations qui correspondent à ces chocs se traduisent par une émission de rayonnement conformément à la loi générale qui relie l’émission des ondes à l’accélération. Nous connaissons donc le rayonnement global émis par une lame métallique, grâce aux électrons libres qu’elle renferme, et nous pouvons, en décomposant ce rayonnement par la méthode de FOURIER, calculer pour chaque longueur d’onde le pouvoir émissif de la lame à la température considérée. Ce calcul a été fait par LORENTZ pour les radiations dont la période est longue par rapport à la durée moyenne du libre parcours des électrons entre deux chocs. Le pouvoir émissif obtenu fait intervenir le nombre des électrons par unité de volume, leur vitesse, et cette durée moyenne du libre parcours.