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regardant le passé s'accroit, s'il est possible, quand nous regardons l'avenir. Déjà toute l'Optique, non seulement de l'éther, mais aussi à la matière, source et récepteur des ondes lumineuses, reçoit une interprétation immédiate que la Mécanique S'était montrée impuissante à lui donner, et cette Mécanique elle-même apparaît aujourd'hui comme une première approximation, largement suffisante dans tous les cas de mouvement de la matière prise en masse, mais dont une expression plus complète doit être cherchée dans la dynamique des électrons.

Bien que toutes récentes, les conceptions dont j'ai cherché à donner une idée d'ensemble paraissent ainsi se placer d'emblée au coeur de la Physique entière et agir comme un germe fécond pour en cristalliser autour d'elles, dans un ordre nouveau, les faits les plus éloignés jusqu'ici.

Tombant dans un terrain admirablement préparé pour la recevoir, dans l'éther[1] de Faraday, de Maxwell et de Hertz, la notion d'électron, de, centre électrisé mobile, que l'expérience nous permet aujourd'hui de saisir individuellement,

  1. Le mot éther ne représente plus ici cette matière subtile aux propriétés contradictoires, si chère aux physiciens mécanistes. Ce n'est plus, en somme, que le support des champs produits dans l'espace par la présence des particules matérielles. En ce sens il est aussi « réel » que la matière. C'est avec la même conception que Lénine conserve ce terme dans Matérialisme et empiriocriticisme, Cf. à ce sujet, l'article de Gérard Vassails, Lénine et la physique moderne, dans la Nouvelle Critique (n° 4), et notamment la p. 23 où il rappelle cette phrase récente d'Albert Einstein : « Son histoire (celle de l'éther), loin d'être terminée, est continuée par la théorie de la relativité. »