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SOUVENIRS POLITIQUES

proposait un vote. Un jour M. McShane fut obligé de venir de Montréal en train spécial ; pendant tout ce temps-là les députés ministériels et les ministres furent obligés de parler contre le temps, pour me servir de l’expression parlementaire, afin de retarder le vote jusqu’à l’arrivée du convoi.

Il n’y a pas de doute qu’une pareille majorité n’était pas suffisante pour conduire les affaires. Mais durant la vacance, les tribunaux ayant annulé les élections de Chambly et de Rouville, deux libéraux furent élus dans ces comtés représentés par des conservateurs, ce qui porta à quatre voix la majorité du gouvernement Joly. Ces élections étaient la preuve évidente que la politique ministérielle était favorablement accueillie par le peuple. À part ces élections deux autres eurent lieu, l’une pour remplacer M. Bachand décédé, à St-Hyacinthe, et l’autre à Verchère. M. Brousseau qui fut élu pour ce dernier comté avait perdu son siège parce qu’il ne possédait pas la qualification foncière alors exigé par la loi. M. Joly les remporta toutes les deux, ce qui était un indice certain que le vent populaire soufflait dans ses voiles.

M. Bachand était un homme d’un solide talent, bon avocat et très versé dans les affaires. Il déploya une habilité remarquable dans l’exposé financier qu’il eut à faire à la première session du gouvernement Joly. Sa mort fut