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SOUVENIRS POLITIQUES

Price qui s’était abstenu de voter sur cette question. Mais le gouvernement se fit sur le champ donner un vote de confiance dans les termes suivants : « La Chambre croyant de son devoir dans les circonstances, de donner son support général et indépendant au ministère, de manière à ce que les mesures qu’il proposerait fussent soumises au jugement de la Chambre. » Cette fois, M. Price vota avec le ministère et la situation fut sauvée.

Pendant que l’opposition faisait ainsi une chaude lutte au ministère sur le parquet de la Chambre, des difficultés d’un autre genre l’assaillaient au dehors. Les ouvriers, soudoyés, disait-on, par M. Xavier Cimon, l’entrepreneur du nouveau Palais Législatif, se mirent en grève ; ils parcoururent les rues de la ville dans une attitude menaçante. Nous étions en pleine émeute. Il fallut l’intervention des troupes pour mettre fin à ces désordres.

On tenait, bien entendu, parmi les conservateurs, le gouvernement Joly responsable de cet état de choses. M. Chapleau, voulant jeter de l’huile sur le feu avait dit en pleine Chambre : « Si le gouvernement voulait protéger la classe ouvrière réduite à la dernière misère, les pauvres ouvriers au lieu de recevoir un écu par jour, pourraient gagner $2 à $2.50 par jour. »

Celui qui était véritablement à blâmer, ce