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SOUVENIRS POLITIQUES

n’est lié à aucun parti, et le seul désir de ses membres est de faire le bonheur du peuple. Notre gouvernement n’est pas un gouvernement de parti, c’est le gouvernement de tous, pour le bonheur de tous… Soyons le parti du progrès, quand bien même ce parti s’appellerait libéral. Il serait heureux de voir son ami M. Laurier concourir avec lui au bonheur du pays. »

Il n’aurait pourtant pas dû l’oublier, car ce discours avait soulevé une tempête dans le camp conservateur. La Minerve défendit M. Chapleau contre les attaques du Canadien et du Nouveau-Monde. Elle disait :

« Prétendre que les conservateurs du Bas-Canada ne doivent jamais s’allier aux libéraux du Bas-Canada, c’est de l’esprit de parti pris qui touche à la coterie ; c’est un simple entêtement condamné par le public, odieux surtout à notre honnête et paisible population ; et si le parti conservateur portait sur son programme pas d’entente, pas d’union, le peuple briserait ce parti comme un vase condamné. »

M. Turcotte repoussa victorieusement les attaques dirigées contre lui. Il déclara qu’il avait toujours été conservateur et qu’il l’était encore : qu’en acceptant la charge d’orateur, il ne désertait pas les rangs de son parti, qui n’avait jamais trouvé en lui un partisan es-