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quel respect, avec quelle piété leur reconnaissance devrait se retourner vers ces vieux libéraux qui préparèrent le triomphe futur de leur parti.

Il fut un temps où c’était presque un crime de haute trahison, de s’appeler libéral : c’était, en tout cas, se vouer à l’impuissance, renoncer aux honneurs et aux avantages qui accompagnent le succès en politique : c’était enfin se condamner à une défaite inéluctable. Qu’il fallait alors de courage et de force de caractère pour persister dans ses opinions ! Dieu merci, il s’est rencontré des hommes qui n’ont pas reculé devant cette tâche ingrate ! Aussi les noms des Dorion, des Pournier, des Letellier de St-Just, des Plamondon, des Laflamme, des Laframboise, des Chs. Laberge, des Louis Fréchette, des LaRue, des Geoffrion, des L. B. Caron, des Henri Taschereau, des Bourgeois, des Laurier, des Mercier, des François Langelier, des David et de tant d’autres, devront-ils être inscrits en lettres d’or dans le Panthéon libéral. Ces hommes courageux avaient alors contre eux non seulement l’influence des gouvernements, mais aussi, celle du haut commerce, de la finance, et surtout celle si redoutable du clergé. Quand nous relisons les journaux de cette époque, quand nous voyons les dénonciations si violentes dont le parti libéral fut l’objet de la part du clergé,