chon, l’un des plus redoutables jouteurs de son époque. Aussi quand il fut connu que le gouvernement Joly n’avait qu’une voix de majorité, on proclama que c’était moi qui avais sauvé son existence. Quelques jours après, M. Letellier me fit appeler à son bureau par son aide de camp M. Fred. Gauthier. Quand j’entrai, il vint audevant de moi et me serra la main en me disant : « Je vous félicite, vous êtes le brave des braves. » Ces félicitations me furent excessivement sensible, venant de la part d’un homme occupant sa haute position, d’un lutteur dont je connaissais les glorieux combats dans le comté de Kamouraska.
Le Courrier du Canada était tellement confiant dans la victoire qu’il avait préparé à l’avance son article pour annoncer cet heureux événement.
« Non, disait-il, les traîtres et les usurpateurs n’ont pas réussi ; le peuple a compris ses intérêts et mis un frein à l’ambition malhonnête des démagogues qui auraient voulu lui faire troquer ses libertés les plus chères pour quelques millions de piastres.
… « Nous le proclamons à sa gloire : la masse de la population de langue anglaise nous est restée fidèle et elle a écrasé de son mépris les fourbes, les traîtres et les fanatiques qui ont nom Irvine, Ross, Cameron et Watts. Avec des hommes du caractère de MM. Lynch,