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SOUVENIRS POLITIQUES

tellier, et, il n’y a rien d’étonnant qu’il l’ait défendu dans le Globe. Encore une fois, il est certain qu’il a agi de son propre mouvement, sur sa seule responsabilité. Et, la preuve que le gouvernement fédéral n’avait eu rien à voir dans le coup d’État, je la trouve encore dans le fait que M. Marchand, délégué auprès des ministres fédéraux pour solliciter leur appui dans les élections locales qui allaient avoir lieu, fut accueilli avec une très mauvaise grâce. Comme question de fait, le gouvernement fédéral n’a pas fait grand chose pour venir au secours de ses amis de Québec. M. Mackenzie est celui qui a montré le plus de mauvais vouloir.

M. Letellier consulta M. DeBoucherville sur le choix de son successeur, mais ce dernier refusa de lui donner son avis. Il prétendit qu’ayant été démis, il se trouvait dans une position différente de celle d’un ministre qui, battu dans la Chambre conservait encore la confiance du souverain. Il a commis dans cette circonstance une grave erreur au point de vue de son parti, car, s’il avait alors recommandé d’appeler M. Chapleau qui jouissait d’un grand prestige parmi les conservateurs et dans le pays, M. Letellier l’aurait certainement invité à former le nouveau gouvernement. Le Lieutenant-Gouverneur entrete-