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SOUVENIRS POLITIQUES

nement était contrôlé à son tour par des rings de chemins de ter.

Le gouvernement éprouva un sérieux échec : il ne réussit pas à placer ses bons. Il fut obligé de faire un emprunt temporaire d’un demi-million à la banque de Montréal, au taux de sept pour cent.

Placés dans un grand embarras, les ministres conçurent un projet qui devait améliorer la situation financière. Ils décidèrent de faire payer par les municipalités les montants qu’elles avaient souscrits pour aider à la construction du Chemin de fer du Nord. Les villes de Québec et de Montréal figuraient chacune pour leur part pour un million de dollars ! Les municipalités endettées s’alarmèrent de ce projet et voulurent se soustraire à cette obligation. Le gouvernement décida de passer une loi pour les contraindre. Cette détermination déchaîna une tempête que l’on n’avait pas prévue et qui emporta le gouvernement DeBoucherville. Prévoyant que cette législation allait provoquer une vive opposition de la part des intéressés on s’était bien gardé de l’annoncer dans le discours du trône, afin de ne pas alarmer trop tôt l’opinion publique.

Aussitôt l’adresse votée, à la surprise générale, les ministres firent ajourner les Chambres au 17 janvier suivant. Cette dernière date arrivée, on ne fit rien encore : nouvel