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SOUVENIRS POLITIQUES

litique ; il avait, d’un souffle, d’un coup de maître dissipé tous les vieux préjugés, terrassé l’hydre du fanatisme et représenté le parti libéral sous ses vraies couleurs. La conscience timorée de bien des libéraux se sentit soulagée en constatant que ce parti qui avait subi tant d’anathèmes méritait le respect de tous les bons citoyens et pouvait marcher le front haut. Tous ces grands ancêtres libéraux dont M. Laurier avait évoqué le souvenir, et qui avaient laissé une traînée si lumineuse dans l’histoire, avaient réconforté les cœurs et ranimé tous les courages.

Cette conférence eut un retentissement énorme. Tous les journaux libéraux du temps applaudirent à ce fier langage destiné à faire disparaître bien des malentendus et à faire renaître la confiance dans le parti libéral. L’Union de St-Hyacinthe écrivait :

« C’est pour nous, libéraux, un manifeste ; c’est la réaffirmation des principes qui étaient oubliés ; c’est le nouveau plan d’un champ de bataille qui a été témoin de bien des combats, mais dont nous étions temporairement écartés dans la chaleur de la lutte. Retournons-y donc, car ce plan, c’est le salut du parti, il nous assurera d’importantes conquêtes.

Voilà comment se termina ce grand conflit religieux avec le parti libéral. C’est à ces