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SOUVENIRS POLITIQUES

moindre que neuf millions de piastres, et qu’en toute probabilité il coûterait de 11 à 12 millions.

« Ce qui fait cette grande différence dans le coût de ce pont c’est d’abord la hauteur très considérable des tours nécessaires en cet endroit, et ensuite la longueur plus grande du tablier principal ».

Onze à douze millions pour un pont suspendu devant Québec, et cependant ce genre de construction est encore, à l’heure actuelle, plus économique que les systèmes de ponts rigides, le cantilever, par exemple. Il est donc raisonnable d’admettre a priori que le pont à Québec même coûterait, en chiffres ronds, deux fois autant que le pont à la Chaudière, estimé à $5,500,000 par M. Hoare.

Un pont jeté sur le fleuve, en face du cap Diamant, serait sans doute d’un aspect grandiose, et offrirait incontestablement, au point de vue des communications entre Québec et Lévis, des avantages que ne saurait présenter un pont à la Chaudière, par exemple. Je ne voudrais pas voir, pour une construction de l’importance de celle dont il s’agit, la question esthétique complètement négligée ; mais, enfin, comme ce ne serait pas pour produire un effet artistique ni pour établir un moyen de communication constante (non par voie ferrée) entre les populations des deux villes de Québec et de Lévis que l’on jetterait sur le Saint-Laurent le pont dont il s’agit, je doute fort que l’on consentît à faire une dépense de 5 ou 6 millions de piastres, pour ces deux considérations, qui, après tout, sont d’ordre secondaire.

Quel est le but principal, je pourrais presque dire l’unique but, d’un pont sur le Saint-Laurent à Québec ; est-ce de mettre en communication directe et ininterrompue les populations de Québec et de Lévis ? Non : l’objet principal du pont dont il s’agit est de relier, à Québec, ou dans le voisinage de Québec, les deux réseaux de chemins de fer de la rive nord et de la rive sud, puis d’offrir