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SOUVENIRS POLITIQUES

avenir national. Bref, nous lui devons pour une bonne partie la paix religieuse dont nous jouissons aujourd’hui.

M. Tremblay était un homme d’une énergie que l’insuccès ne le décourageait point. Il porta devant la Cour Suprême le jugement du juge Routhier qui fut renversé, heureusement pour notre liberté politique. En rendant la décision de la Cour, le juge J. Thomas Taschereau s’exprima comme suit : « Il y a dans cette cause l’exercice de l’influence indue de la pire espèce, car ces menaces et ces déclarations tombaient de la bouche de prêtres qui parlaient du haut de la chaire, au nom de la religion, et qui s’adressaient à des personnes ignorantes, et en général bien disposées à suivre les conseils de leurs curés :

Ces excès de langage du clergé étaient devenus intolérables. Le parti libéral fit des représentations à Rome qui furent entendues. Mgr. Conroy, un prélat d’une haute distinction et d’un grand sens fut envoyé chez nous pour s’enquérir des faits. Après renseignements pris il déclara que le parti libéral canadien ne contenait rien de condamnable dans ses principes. Et, en vertu de ses pouvoirs, il obligea les évêques à publier une lettre pastorale conjointe, en date du 11 octobre 1877 dans laquelle ils disaient à leur clergé : « Le