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SOUVENIRS POLITIQUES

cet immense back country qui avait été trop longtemps tenu en réserve ; il voulait ouvrir à la colonisation ces vastes régions du Nord, couvertes de riches forêts et plus généreusement arrosées que les fécondes prairies du Nord-Ouest. C’était un plan audacieux et grandiose auquel le curé Labelle lui-même songeait depuis longtemps.

Activer les travaux sur tous les points à la fois, lancer des chemins de fer à toute vapeur dans la vallée de la Gatineau, du Lac Témiscamingue, du St-Maurice et celle du Lac St-Jean ; ouvrir toute une nouvelle province au défrichement, à la culture, au commerce de bois, à l’élevage des bestiaux et aux mille industries dont se compose l’énergie nationale ; relier tous les chemins de fer pour en faire un tout harmonieux, un système d’ensemble capable de desservir tant d’intérêts ; voilà quel était le programme de ces deux patriotes.

La Presse applaudit au choix du curé Labelle ; elle disait dans un article fort bien tourné : « Puisque le gouvernement trouve à propos de mettre à profit cette vaste expérience plus encore que les gouvernements précédents ne l’ont fait, nous disons : très bien ! nous applaudissons et nous sommes certain que l’agriculture et la colonisation dans ce pays, si on en laisse le sort