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SOUVENIRS POLITIQUES

Le lendemain de sa défaite il se mit à recueillir les preuves nécessaires pour faire annuler cette élection. Il confia le soin de contester celle-ci devant les tribunaux à M. François Langelier qui le premier, allégua dans la pétition et prouva l’influence indue du clergé. Mais qu’on le remarque bien : dans ce procès les curés n’ont été ni accusés ni cités comme tels, ni jugés, ni condamnés ; mais l’élection du candidat laïque a été déclarée nulle sur la demande de l’autre candidat laïque, ou plutôt de quelques-uns de ses partisans. Ils n’ont jamais été poursuivis. La loi qui avait enlevé à la Chambre le droit de décider de la légalité des élections pour le confier aux tribunaux, était de date récente. Cette loi avait été demandée et obtenue par les libéraux afin de faire cesser les dénis de justice dont trop souvent les comités de la Chambre s’étaient rendus coupables. On comprend en effet, que les candidats libéraux qui avaient été victimes de monstrueuses illégalités même, n’avaient guère de chance de succès devant des comités composés de partisans conservateurs zélés et fort intéressés à être agréables aux ministres.

On fit un scandale à ce jeune avocat, professeur dans une Université Catholique d’avoir eu l’audace de s’attaquer au clergé ! M. Tarte fit feu et flamme dans le Canadien ; il réclama au nom de la religion catholique dont il