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SOUVENIRS POLITIQUES

que portent mes adversaires est que j’ai l’audace de toucher à l’arche sainte de la Confédération ! Et cependant, le même M. Desjardins ne disait-il pas alors : « Il faut amender la charte constitutionnelle de manière à augmenter le subside fédéral. »

La guerre que l’on faisait à ce projet n’était pas sérieuse ; l’opposition manquait tout à fait de sincérité.

Pendant cette session M. Mercier proposa une loi ayant pour objet de donner l’existence légale à la Compagnie de Jésus. Cet événement prit des proportions considérables. Il provoqua une correspondance aigre douce entre Son Éminence le Cardinal Taschereau et M. Mercier. Le premier voulait que cette loi fut ajournée à une autre session, afin de lui permettre de consulter l’épiscopat. On craignait dans certains quartiers que les Jésuites voulussent se faire donner des pouvoirs extraordinaires. M. Mercier refusa d’obtempérer à cette demande vu que la mesure projetée était d’un caractère purement civil et que les Jésuites souffriraient du retard demandé. La loi fut votée avec cette restriction que les Jésuites n’auraient pas le droit d’établir de maisons d’éducation dans un diocèse sans le consentement préalable de l’évêque.

Cette loi n’avait pas d’autre objet que de