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SOUVENIRS POLITIQUES

L’hon. M. Parent, alors qu’il était premier ministre fit à son tour une tentative dans le même sens, sans plus de succès que ses prédécesseurs. Il reçut de Sir Wilfrid Laurier un bon accueil, mais l’affaire traina et il abandonna le pouvoir avant d’avoir réussi.

Ce devait être la bonne fortune de l’hon. M. Gouin, le gendre de M. Mercier, de mener cette entreprise à bonne fin. Bien familier lui-même avec la question, il ne manqua jamais une occasion, surtout après être devenu premier ministre, soit dans les banquets, soit dans les assemblées publiques, même à la barbe de Sir Wilfrid Laurier, d’affirmer les droits des provinces et de déplorer l’insuffisance de leurs revenus ce qui avait pour effet de paralyser leur développement. Il réussit à enrégimenter dans cette campagne tous les journaux sur lesquels il avait du contrôle. On le plaisanta dans certains quartiers ; les prophètes politiques lui prédirent qu’il ne réussirait point, qu’il perdait son temps. Rien ne le découragea ; il continua sa propagande avec une persévérance qui lui fait le plus grand honneur. Quand l’opinion publique fut bien saisie du projet, il se rendit en personne, sans bruit, auprès des différents gouvernements provinciaux, pour les engager à joindre leurs efforts aux siens dans le but de revendiquer les droits des provinces. Un mémoire con-