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SOUVENIRS POLITIQUES

Cette décision pourtant si formelle du Saint-Siège n’arrêta pas complètement les adversaires de l’Université Laval. Ils prétendirent que les Congrégations romaines avaient été mal informées. Ces prétentions provoquèrent l’article suivant du Canadien, en date du 23 août :

... « L’Étendard, le Journal des Trois-Rivières, la Vérité sont les bannières autour desquelles se sont réunis, pour un effort suprême, tous ceux qui ont résolu de s’opposer à l’exécution de la politique papale sur les affaires religieuses de ce pays.

Le cri de ralliement de ces croisés d’un nouveau genre est : « Éclairons le Saint-Siège ! Éclairons le Saint-Siège ! »

En vain, Léon XIII répond qu’il a jugé en connaissance de cause nos difficultés : en vain supplie-t-il les catholiques de cette province de se réunir dans la soumission à ses volontés ! Pour nos croisés, l’autorité du Souverain Pontife n’existe pas. La chose nécessaire, ce n’est pas de respecter et d’accepter les décisions romaines, c’est d’éclairer le Pape, c’est de le mettre en garde contre le cardinal Siméoni, contre l’épiscopat. »

Ces ultra-catholiques prétendaient que les Congrégations romaines avaient été trompées : ils voulaient en appeler du Pape mal informé