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SOUVENIRS POLITIQUES

Berthier ont désobéi publiquement et scandaleusement aux ordonnances des Conciles et des Évêques. »

C’est surtout dans le comté de Charlevoix où l’influence cléricale se manifesta de la façon la plus outrageante. À la suite du fameux scandale du Pacifique qui avait porté le parti libéral au pouvoir, Sir Hector Langevin avait été défait. Il était encore en dehors de la Chambre lorsque M. Tarte, qui était directeur du Canadien, entreprit de le ressusciter à la vie publique. L’élection de M. P.-A. Tremblay venait d’être invalidée et le siège du comté de Charlevoix était vacant. C’était en 1875, M. Tarte était à cette époque un ultramontain intransigeant, un pourfendeur de libéraux. On aurait pu dire de lui ce que M. Hanotaux a écrit de Louis Veuillot dans son Histoire de France Contemporaine : « Il distribuait l’eau bénite comme du vitriol et maniait le crucifix comme un gourdin. » Il fit contre M. Tremblay et le parti libéral une campagne des plus violentes et des plus acrimonieuses. M. Tremblay n’était pas homme à s’en effrayer : journaliste lui-même, d’une activité infatigable, catholique sincère, libéral ardent, aimant la lutte, il se jeta courageusement dans la mêlée.

Les curés du comté prirent une part ouverte à l’élection en faveur de Sir Hector Langevin. Ils firent entendre du haut de la chaire