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SOUVENIRS POLITIQUES

qui, la plupart du temps, ne les avaient pas même lus. Cela lui a souvent fourni l’occasion de les mettre dans un joli pétrin. Il préparait d’avance les motions de non confiance que suggéraient nos découvertes et nous étions chargés d’écrire pour l’Électeur les articles destinés à mettre le public dans la confidence. Que d’heures charmantes nous avons ainsi passées et dont je garde encore le doux souvenir ! Nous attendions ensuite avec impatience le moment où les bombes politiques que nous avions préparées éclateraient sous le nez de M. Mousseau, à son grand ébahissement comme à celui de ses partisans. Et puis l’Électeur de son côté tirait à boulets rouges, comme au siège de Toulon.

Le public était constamment tenu en haleine et prenait un vif intérêt aux luttes parlementaires de ce temps-là. Les galeries de l’Assemblée Législative étaient toujours remplies : chaque discours de M. Mercier produisait sur les assistants un enthousiasme qu’ils répandaient ensuite au dehors. C’est ainsi qu’il a commencé à donner de l’espoir aux libéraux ; c’est ainsi qu’il leur a inspiré la confiance dans son étoile et qu’il les a préparés pour la bataille suprême qui allait bientôt s’offrir.

M. Mercier inaugura son ascension au poste de chef par deux brillantes victoires électorales. Le comté de Laval, — une forte-