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SOUVENIRS POLITIQUES

En principe l’opposition n’était pas opposée à la vente ; elle était d’avis qu’il était impossible d’administrer un chemin de fer d’une manière aussi économique lorsqu’il était une propriété publique. Mais elle s’objectait à ce qu’on le vendit à un prix aussi inférieur à sa valeur. Le chemin n’était en exploitation que depuis deux ans, son matériel était insuffisant, ses embranchements étaient encore incomplets et cependant le trafic augmentait de jour en jour. L’année précédente M. Chapleau lui-même avait annonce en Chambre qu’à la fin de l’année qui allait suivre le revenu brut serait d’un million et il avait souvent répété la même assertion.

Le chemin entier fut vendu pour la somme de $7,600.000, comprenant le million dû par la cité de Québec et diverses propriétés qui en réduisaient le prix réel à $5,950,000.

Cette transaction souleva une véritable tempête dans le public. L’hon Dr Ross ministre dans le gouvernement Chapleau sortit avec éclat du cabinet. Son organe, le Journal des Trois-Rivières donna pour raison de sa retraite, que l’on avait démembré le chemin de fer pour le vendre et le louer par tronçons pour le bénéfice de particuliers, contrairement aux intérêts de la province et surtout des districts de Québec et de Trois-Rivières.