distinction d’origine et de religion et sa déclaration connue à Rome y a donné satisfaction.
« Le Mémoire en veut beaucoup à l’hon. M. Jetté, aujourd’hui juge, de cette évolution qui a produit un bien immense en donnant à ce parti politique une direction nouvelle et en le soustrayant peu à peu à l’empire de ceux qui l’avaient fait paraître si hostile à la religion. Il était impossible d’anéantir ce parti ; la seule ressource était de le convertir par une évolution. Comme un général habile il a dû amener peu à peu les chefs et les partisans à des sentiments meilleurs, et quoiqu’il n’ait pas converti tous les individus, il a néanmoins remporté une victoire dont il faut lui savoir bon gré. Le Mémoire lui-même, sans trop s’en apercevoir, en constate les bons effets en disant que cette évolution fit un grand nombre de dupes même dans les rangs du clergé, qui était resté jusque là uni contre ce parti, à cause de son esprit anti-catholique. L’auteur du Mémoire se croit seul infaillible et ne manque jamais l’occasion d’accuser la bonne foi ou la prudence de quiconque ne pense pas comme lui. »
On rapporte que peu de temps avant sa mort, Mgr Laflèche aurait dit à un prêtre qui se tenait près de lui : « J’ai bien hâte d’être rendu de l’autre côté pour savoir si c’est Taschereau ou moi qui avait raison. »