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SOUVENIRS POLITIQUES

sans ostentation. Il déplorait l’intervention du clergé dans la politique, parce qu’il y voyait un danger pour son influence comme pour le respect dont il devait être entouré par les populations. Il eut beaucoup à souffrir de la part du clergé du comté de Charlevoix qui le dénonça comme un homme indigne de la confiance publique. Pour se protéger, il eut à le combattre et dans la presse et devant les tribunaux. Ses démêlés contribuèrent pour une large part à l’intervention de Rome et à nous assurer la paix religieuse dont nous jouissons aujourd’hui. Il voulait que l’Église restât l’Église, que résignée à poursuivre sa carrière de consolation purement spirituelle, elle ne permit pas à ses ministres de semer la haine et la discorde, l’insinuation calomnieuse dans nos populations. Il voyait dans son attitude un véritable péril. M. Tremblay était l’une des figures les plus en vue du parti libéral qui le comptait parmi les plus vaillants de ses soldats. Il mourut pauvre avant d’avoir reçu la juste récompense de son désintéressement, comme de ses longs états de services. C’était un homme personnel, une nature fortement trempée, un caractère comme il s’en rencontre rarement. Comme il aurait condamné, certaines compromissions et certaines palinodies dont nous avons été témoins ! Il mourut comme il avait vécu, en catholique