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SOUVENIRS POLITIQUES

On lui nomma comme successeur le Dr. Théodore Robitaille, et il quitta la résidence des Lieutenants-Gouverneurs pour entrer dans la vie privée. Il aurait pu couler des jours heureux, à Spencer Wood, s’il avait voulu adopter la politique du « laisser faire », mais cela n’était ni dans sa nature, ni dans ses goûts. Il n’a jamais voulu admettre la théorie qu’un Lieutenant-Gouverneur est une simple machine à signer. Il avait une idée plus élevés des importantes fonctions qu’il remplissait.

Il est certain, je le répète, — et c’est le témoignage de tous les libéraux importants avec lesquels j’en ai causé — qu’en faisant le coup d’État M. Letellier n’a pas été mu par le secret désir de promouvoir les intérêts de son parti. En effet, si les libéraux ont alors pris le pouvoir, cela est dû à M. DeBoucherville lui-même ; s’il eut alors recommandé M. Chapleau pour lui succéder, M. Letellier l’aurait certainement appelé à former le nouveau cabinet, car il entretenait une admiration sincère pour le beau talent de Chapleau qui professait des idées assez libérales. Dans la session qui avait précédé son renvoi d’office, il avait prononcé un discours sur le progrès dans lequel il tendait la branche d’olivier à ses adversaires. Ce discours avait profondément scandalisé un groupe important du parti conservateur. M. DeBoucherville tout en appar-